Nikanor

Nikanor

Biography

Benin musiciam Nikanor, Hervé Jean-François Ahehehinnou nait le 16 Juin 1991 à Pahou, un des arrondissements de la ville historique de Ouidah au sud du Bénin. Issu d’une famille modeste et ainé d’une fratrie de quatre filles et de deux garçons, le jeune Hervé est bercé très tôt par la musique. Sa mère était une lead vocal et auteur compositeur de musique religieuse dans une chorale Fon de l’Église Catholique de Mènontin tandis que son père machiniste à la Société Béninoise de Manutention Portuaire (SOBEMAP) était un passionné de football et de musique notamment celle qui véhicule un message, en témoigne le goût poussé de ce dernier pour la musique de Stan TOHON, ALLEVI, ou encore Michel LOUCOU alias ALEKPEHANHOU. Le jeune Hervé très tôt influencé par ces sonorités et pressé de passer à la pratique décida de s’inscrire dans la chorale des enfants de sa paroisse. Il s’initie à la percussion. Toujours dans la quête de s’exprimer musicalement et vu qu’il ne le faisait pas à l’église du fait de son jeune âge pour pouvoir s’essayer aux instruments de musique, il s’inscrit dans la troupe de ballet « LES ANGES COMIQUES ». Et c’est avec cette troupe que Hervé parcourt les maisons afin d’y semer la bonne ambiance en période de fête comme il est de coutume dans la plupart des pays ouest-africains quand un jour, sa mère décida d’aller d’une main ferme.

Elle choisit d’aller soustraire Hervé de ses amis pour lui donner une correction exemplaire. Arrivé sur les lieux et vu l’émerveillement de la foule envers son fils et les nombreuses doléances des grandes personnes présentes, sa mère décida de le laisser continuer avec ses camarades. Peut- être un message subtil à sa mère qu’il avait envie de faire de la musique son métier.

Après l’obtention de son Certificat d’Étude Primaire (CEP) en 2003 à l’École Primaire Publique de Mènontin Nord, il intègre le Collège d’Enseignement Général Le NOKOUE, collège où il obtiendra aussi le Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) en 2007. Une fois au collège, il intègre la chorale des jeunes de son église puis le groupe de musiques urbaines de son collège le KOUENO ALL STARS. À la chorale d’abord il fait ses preuves dans la section des instrumentistes de la chorale avec à la clé la percussion, la batterie puis le piano. Ses performances vocales amènent les dirigeants de la chorale à le passer dans la section chœur cumulativement avec ses attributions d’instrumentiste. Fort de cette formation d’instrumentiste et de vocaliste sur le tas, Hervé impressionne ses amis du groupe musicale du collège et était sollicité afin de composer puis de chanter des refrains pour certains amis du groupe. Approché par deux de ses amis en 2009, notamment Bourinex et Alxen ils forment à trois un groupe musical qui enregistre leur premier morceau intitulé « Opé », dans le home studio BK Free situé à

Godomey. « Opé », un diminutif de mot opérationnel, une façon pour annoncer que le trio est opérationnel, toujours fidèle au poste et que d’autres morceaux vont matérialiser l’opérationnalisation de ce collectif. À l’écoute de la chanson, sa mère l’encourage, mais lui rappelle qu’il chante bien, mais il faut qu’il chante pour Dieu. Son père quant à lui du haut de sa rigueur paternelle infaillible digne d’un prince de Cana, désapprouve la musique de Nikanor mais ne lui en tient aucunement rigueur, car ils ne sont pas de la même génération et les gouts sont musicaux différents. Rappelons quand même qu’au secondaire avec certains de ses amis du KOUENO ALL STARS, juste pour le plaisir, ils parodiaient des chansons bien connues pour maintenir la bonne ambiance ou organisaient des soirées de clash avec certains groupes scolaires de Cotonou notamment la bande à Dibi Dobo qui en ce moment fréquentait le collège Martin Luther King de Cotonou. Après son succès au

baccalauréat en 2010, Nikanor débarque au campus et s’inscrit à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) notamment le département de Chimie- Biologie-Géologie communément appelé CBG.

LE DÉCLIC

Résidant depuis l’obtention de son premier parchemin universitaire à Godomey, il fait parvenir par le biais de Angèle TOBOULA, la sœur de son ami du collège Carlos TOBOULA une compilation d’une dizaine des chansons du groupe KOUENO ALL STARS chantées par Relax, Bsmac, Alxen, Bourinex et lui-même, à l’animateur de l’émission de musique urbaine UNIVERS RAP sur la station universitaire, M. Berchet Steve CHABI. Passé d’abord aux oubliettes, le disque fut écouté par l’animateur qui décide de jouer certains morceaux sur son émission notamment le titre Sèmèdo. Berchet par le biais de Angèle TOBOULA décide de rencontrer le jeune Nikanor. Cette rencontre de 2011 fût le véritable déclic dans la carrière de Nikanor. Il faut noter quand même que Berchet Steve CHABI (un admirateur d’une autre icône de la presse en la personne de Steve FACIA) est un véritable artiste dans l’âme tant il touchait à tout ce qui est art, qu’il avait une inspiration et un sens créatif très poussé sans oublié l’œil de l’aigle. Tant Berchet Steve est séduit par ses qualités musicales qu’il lui dit tout de suite qu’il est fasciné par son talent, mais qu’il faut juste qu’il travaille. Très tôt le rapprochement s’est fait et son nouveau mentor et manager le fait entrer en studio de façon professionnelle. Il se rappelle de cette phrase de Berchet Steve « Tu signes des contrats pro et tu fais de la musique en tant que musicien ». Ce que fera bien sûr la future étoile de la musique urbaine béninoise. La première production fût celle de « Feichitan », arrangé par Meko Prod, qui a eu un succès à la différence que Nikanor était moins connu du grand public. Notons que Nikanor et sa bande avaient déjà eu l’occasion de rencontrer Berchet Steve une fois lors des spectacles organisés par l’Union Culturelle et Artistique des Etudiants (UCAE) à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), mais vu la pléthore d’artistes présents Berchet ne pouvait savoir qu’il aura à faire plus tard à cette pépite musicale.

LE DILEMME

Après la rencontre avec Berchet Steeve CHABI il fût très tôt soumis à un dilemme : une opportunité de signature de son premier contrat professionnel avec la maison de production Free Business puis la visite médicale pour un voyage sur le Koweït pour poursuivre les études et y travailler. Le jour de la visite médicale –un mercredi- coïncide avec celui de la signature du contrat. Nikanor choisi de se rendre à Agla pour la signature du contrat au détriment de la visite médicale dans le cadre du voyage qui devait avoir lieu à Ganhi, voyage pour lequel il a déjà eu à faire plus de trois mois de formation tant en arabe, en anglais qu’en développement personnel. Une préférence au prime abord suicidaire pour la musique que pour l’opportunité de voyage surtout dans un pays –le Bénin- où pour beaucoup, la musique ne nourrit pas son homme. Une décision qui sème une discorde entre père et fils malgré les intermédiations de sa mère. C’est acté, son père est profondément déçu et décidé de ne plus le soutenir financièrement, lui qui est étudiant sans allocation universitaire et dans une faculté réputée difficile. Nikanor est obligé de se démerder pour pouvoir joindre les deux bouts d’étudiants. Il donne des cours de renforcement à domicile (Répétition) pour des apprenants dans la zone de Atrokpocodji, Cococodji, Cocotomey et s’y rend parfois à pied. Commence une traversée du désert qui a connu son comble à l’annonce des résultats des examens de fin d’année qui se soldent par un échec. Il lui a fallu un mental d’acier, une capacité de se remettre en cause pour pouvoir faire le vide autour de lui afin de se fixer de nouveaux objectifs. La musique va passer en berne dans sa vie. Il se consacre à fond à ses études et passe cette fois-ci en deuxième année avec à la clé une bourse universitaire. Il n’eut que lui seul pour y croire, il n’a pas failli, il l’a fait. Le jeune Nikanor se consacre studieusement à ses études et fini le cycle commun de la FAST puis décide de s’inscrire en Sciences Naturelles (une des options disponibles en 3ᵉ année de son département d’étude à la faculté). En raison de sa formation universitaire, il s’acheminait tout doucement vers une carrière d’enseignant des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), de biochimiste ou même laborantin, quand en 2015, il fait la rencontre des promoteurs de CHALLENGE PROD qui étaient des cousins à lui. Ceux-ci lui proposent de retourner en studio. Le fruit de ce retour est le morceau « Annie » suivi de son clip qui en peu de temps devient un tube national. Sortie immédiat, succès dans les médias. Des discothèques aux bars- restaurants en passant par les ménages, « Annie » fait non seulement danser les jeunes et vieux, mais aussi véhicule un message tant présent dans notre vie de tous les jours : ces jeunes filles qui abusent parfois des hommes et qui finissent par tomber dans leur propre piège. L’année suivante, c’est-à-dire en 2016, ce titre fut couronné par le trophée du meilleur espoir de la musique béninoise au BENIN TOP 10, une compétition organisée par l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (ORTB). Un parchemin qui propulse le jeune Nikanor sur le boulevard des respectés artistes confirmés et font dire d’une manière assez expressive que le Bénin musical et même

l’Afrique culturel attend beaucoup de cette étoile qui a vu le jour un soir du mois de Juin 1991. Et comme pour dire j’ai compris le message, il sort en 2016 le titre « Manvo manvo » qui dès sa sortie connait un écho favorable auprès de la population. Un succès national qui très tôt lui procure en fin d’année trois trophées au BÉNIN TOP 10 à savoir celui du meilleur artiste de l’année, du meilleur lyric de l’année et de la meilleure vidéo de l’année. Sans doute la machine à tube se met totalement en branle et Nikanor devient plus qu’un artiste, mais une jeune célébrité du monde musical béninois qui surf sur toutes les générations musicales. En témoigne sa participation en 2018 à la Coupe Nationale des Vainqueurs des Artistes du Bénin (CONAVAB) où il tire son épingle du jeu avec une deuxième place très honorable pour un jeune artiste de musique moderne tant la compétition était dominée par les artistes de la musique traditionnelle.

Telle une étoile filante prêt à avaler l’espace d’une planète à une autre et d’une galaxie à une autre, le fils du pays est désormais sur les rails d’une ascension fulgurante. En témoigne sa page YouTube qui est une des plus suivies au niveau des artistes béninois. Lui-même ne prend réellement conscience de la lourdeur de cette responsabilité qu’à Brazzaville lors d’un concert prévu pour 20 heures locale mais dont la salle est déjà pleine à 17 heures. La preuve que le travail bien fait et la persévérance doublée d’une foi en soi est la véritable voie qui mène à la gloire. Et la gloire, Nikanor est en train petitement, mais tout bonnement d’écrire son histoire dans l’univers du showbiz béninois et africain. Lui qui a du mal à identifier ses débuts dans la musique dit : « La musique est venue à moi déjà dans le cercle familial et j’ai fait du chemin avec elle ». Bercé par un mélange de musiques tant modernes que traditionnelles et religieuses et ayant découvert la musique urbaine notamment le rap par ce qu’il y avait de mieux sur la scène béninoise en la matière notamment le lyriciste et rappeur réputé Kaysee Edge Montejano, les groupes ARDIESS POSSE, Diamant Noir et Blazfem ou autres talents à l’état pur comme Dibi Dobo, Nikanor a su faire un savant mélange de toutes ses influences afin d’en sortir un cocktail si digeste auquel toutes les générations peuvent facilement s’y abreuver. Si la dame du marché Saint Michel pour ne pas dire Lègbahito, si les apprenants de l’École Primaire Publique de Dassagate (Natitingou), si les mécaniciens de Sèmè-Kraké, si les intellectuels dans les bureaux feutrés du 12ᵉ arrondissement de Cotonou,

….. si tout le monde sans distinction d’ethnies arrivent par le trait d’union de son art à se divertir, ou à faire une déclaration affective à son conjoint pour lui signifier que l’amour est intarissable (manvo manvo), et que l’un est fait pour l’autre (toi et moi) ou que la sollicitation de l’éternel à nous révéler notre voie et notre véritable identité (Yinko Tché), c’est que la musique de Nikanor est devenue une passerelle et en si peu de temps Nikanor a impacté sa génération ce qui a peut-être guidé les promoteurs de Bénin Célébrités

Awards à lui décerner en 2020, le prix du MEILLEUR ARTISTE DE SA GENERATION.

UN ARTISTE OUVERT

D’une influence plurielle musicalement, Nikanor est l’incarnation même d’une ouverture aux différentes influences du moment. Ce qui se traduit tant par son œuvre que par sa facilité à collaborer avec d’autres de sa génération comme Sessimè sur le titre « toi et moi » un remix du tube

« manvo manvo », Nasty Nesta sur le morceau « Faut pas me quitter » ou même Innoss’B sur le titre « l’Afrique en a ». Sur son album à venir, s’annonce déjà présente, sa collaboration avec une grosse pointure de la musique béninoise et une autre du pays frère, la République du Togo. La preuve que la musique unit les peuples et que là où les politiques échouent la musique et plus généralement la culture réussit toujours.

Il se dit prêt à proposer à son oncle une collaboration (il n’attend que le moment opportun musicalement) pour revisiter le riche répertoire de celui-ci et de son groupe. Notons ici que cet oncle n’est rien d’autre que le doyen Vincent AHEHEHINNOU porte-parole du mythique orchestre Poly Rythmo (seul orchestre en activité sur le continent ayant plus de 50 années d’existence et classé par le New-York Times en 2012 comme un des meilleurs groupes de FUNK au monde).

« Un artiste au cœur sensible, sans complexe ayant une humilité … » sont en quelques sortes les mots de certains de ses proches à son sujet. Lui qui ressasse le regret de ne plus voir son géniteur pouvoir vivre et mieux savourer le succès de ce fils qui contre tout attente à choisi la musique qu’une carrière de laborantin dans un pays du golfe dont simplement l’évocation rime avec le rêve des pétrodollars. Tout comme beaucoup d’autres, Nikanor, célibataire n’est plus un cœur à prendre, un artiste ayant de très bonne relation avec tous les artistes et même adulé par des icônes de la musique béninoise. En une si courte carrière (comparative à d’autres qui en comptent une quarantaine de révolution à leur compteur) il peut quand même retenir comme événements marquants

  • la Signature de son 1er contrat avec la maison Free Business ;
  • le courage de signer un autre contrat après l’échec du premier ;
  • sa première distinction nationale : Meilleure espoir de la musique au BENIN TOP 10 en 2016 ;
  • sa première scène à Brazzaville ;
  • sa distinction de meilleure artiste de l’année….
  • sa tournée nationale avec le réseau Moov Africa notamment l’étape de Natitingou

Des hauts et des bas sont légions dans la carrière de chaque artiste et Nikanor en a connu. Loin de ressasser certains coups durs on peut quand même dire que la maladie puis le décès de son géniteur Lazare AHEHEHINNOU, certains proches passés de vie à trépas, quelques déconvenues en studio notamment la perte de certains morceaux déjà enregistrés ou encore le blocus imposer à sa chanson en duo avec Innoss’B intitulé « l’Afrique en a » et bien d’autres. Comme à chaque fois, il a su puiser dans son fort intérieur pour braver les coups durs et relever les challenges afin d’être une jeune fort, sinon un homme fort.

DISTINCTIONS

Pour une jeune carrière, Nikanor s’en est mis plein dans l’escarcelle. Et tout a commencé en 2016 suite au succès du morceau « Annie »

2016 : Meilleure Espoir de la musique béninoise avec le titre « Annie »

2017 : Trois trophées en une soirée au BENIN TOP 10 meilleur artiste de l’année meilleur lyric de l’année et meilleure vidéo de l’année

2017 : Meilleure vidéo de l’année avec le titre « C’est quel amour » 2018 : Artiste meilleure innovation avec le titre « Vis ta vie »

  • Deuxième meilleure artiste au CONAVAB
  • Artiste de l’année au FECU-GV avec « Jeune fort » 2019 : Trophée des auditeurs au BENIN TOP 10

2020 : Meilleure artiste afropop au Titanium Music Awards

  • Meilleure single au Titanium Music Awards avec « Yinko tché »
  • Meilleure artiste de sa génération au Bénin Célébrités Awards

SOUS UN AUTRE ANGLE

Nikanor est un neveu au regretté bassiste Magloire AHEHEHINNOU alias Spartacus (même s’il ne s’est jamais rencontré malgré qu’ils s’écrivent des messages) et à Vincent AHEHEHINNOU. La musique l’a amené à côtoyer ce dernier sur les scènes, mais les liens familiaux se sont plus raffermis au décès de son père où il a retrouvé son oncle Vincent en famille. Il est un fan non seulement du Tout Puissant Poly Rythmo dont il détient une collection de chansons, mais aussi de l’artiste algéro-canadienne Zahera DARABID plus connu sous le nom de ZAHO. Comme certains artistes au cœur sensible Nikanor se dit ne pas être doué pour la politique car parfois contraire à ses aspirations. Lui qui a fait du combat pour l’insertion des albinos et la scolarisation des jeunes filles sa cause est un ambassadeur de Moov Africa et de Woodin. Ayant grandi dans un milieu chrétien, il se définit comme « un non chrétien, mais un croyant ». Il est contre la religion du moment où elle devient une barrière à l’universalité. Il reconnait la femme comme la mère de l’humanité et sa première source d’inspiration. Il confie d’ailleurs que sa mère est sa première confidente. Et s’il lui était donné de changer le monde, il en ôtera la haine pour faire triompher l’amour.